La Petite Histoire
If you've ever done a group lesson here at Lingua Franca, you've probably come into contact with La Petite Histoire*. A tale with the very humblest of beginnings, it winds up becoming a rollicking schlockbuster as you move up the levels and your French improves enough to handle the outrageous (some would say impossible) turns of events of the six young friends.
La Petite Histoire is currently only available to our students, however La Préquelle is for everyone’s enjoyment. Below, another instalment of this new series, Chapter 2 of the Advanced 2 level.
*The Little Story | *The Prequel
Après avoir passé quelques heures très agréables à boire du Pimm’s sur la terrasse, Robert est sorti de la cuisine pour nous appeler à dîner. Alors que nous nous installions autour de la grande table en chêne de la salle à manger, je me suis enfin sentie assez détendue pour prendre le temps d’apprécier où j'étais.
J’ai souri en regardant Anouk montrer à Beth ses dessins des canards qu’elle avait tellement aimés à Hyde Park. Beth avait la patience d’un saint, écoutant ma fille babiller dans un mélange de langage bébé en français avec quelques mots d’anglais ajoutés pour faire bonne mesure. De l’autre côté de la table, Amina a gloussé tandis que Michael la taquinait à propos de sa prononciation du mot « sheets » en anglais quand elle est arrivée chez eux il y a des années. Hervé regardait avec fierté, ne suivant pas totalement la conversation mais appréciant sa légèreté et le rire cristallin de sa femme. Robert, grand et élégant, faisait tout un spectacle en découpant le rôti de bœuf, transférant soigneusement les tranches sur les assiettes empilées devant lui et demandant à son fils Michael de les distribuer autour de la table.
Même si les images d’harmonie domestique devant moi étaient indéniablement charmantes, j’ai réalisé que c’était plus un sentiment que la scène elle-même qui me rendait si satisfaite. La chaleur avec laquelle les Proctor nous avaient accueillis chez eux était remarquable, surtout étant donné que leur seule vraie connexion était avec Amina.
Involontairement, mes pensées se sont tournées vers ma propre vie familiale, et j’ai pâli en réalisant que, bien que Jean-Louis et moi puissions facilement reproduire l’image de la famille parfaite, la chaleur et l’attention nécessaires pour compléter ce tableau n’étaient tout simplement pas là. À la place de la chaleur, il y avait de l’oppression, et à la place de l’attention, de la méfiance. Désespérée d’échapper à cette prise de conscience, j’ai levé les yeux et croisé directement les yeux bruns et liquides de Simon, qui a soutenu mon regard pendant un long moment, une expression de douleur traversant son visage avant que Michael n’attire son attention en disant : « Tiens, Si, celle-là est pour Leïla. Sauce à la menthe en extra. Papa pense que ça l’aidera avec son anglais. » Simon a souri à son père avant de me tendre l’assiette : « L’anglais de Leïla n’a pas besoin d’aide, fais-moi confiance. »
« Comment tu le sais, Michael ? » demanda Michael. « Tu es arrivé il y a à peine quelques heures et Leïla n’a presque pas dit un mot depuis que nous nous sommes assis. Vous avez eu une leçon d’anglais secrète dont nous ne savons rien cet après-midi ? »
« Non, bien sûr que non – » a commencé Simon, avant que j’intervienne.
« Je suis désolée, Michael, je m’excuse d’être un peu silencieuse. Je pense que je suis un peu fatiguée, mais je profitais aussi simplement d’un moment de calme après tous nos déplacements des derniers jours. Ça fait vraiment du bien d’être ici, à profiter de ce moment en famille, même si je suis une intruse. »
« Ne sois pas ridicule, » a répondu Robert, en lançant un regard désapprobateur à Michael. « Michael aime juste taquiner son grand frère. Ne fais pas attention à lui. »
« Oui, désolé, Leïla, c’était juste pour rigoler. Tiens, laisse-moi t’en donner un autre pour me faire pardonner, » a dit Michael en me tendant le plat de pommes de terre rôties. « Avant que Simon ne les mange toutes, » il a ajouté, incapable de résister à une dernière pique.
J’ai souri faiblement et commencé à savourer mon rôti, bien décidée à me débarrasser des pensées intrusives qui me hantaient à propos de ma soi-disant vie parfaite à Paris.
After a very enjoyable couple of hours drinking Pimm's on the patio, Robert came out from the kitchen to call us in for dinner. As we settled in around the large oak table in the dining room I was finally relaxed enough to take the time to appreciate where I was.
I smiled as I watched Anouk showing Beth her drawings of the ducks she’d loved so much in Hyde Park. Beth had the patience of a saint, listening to my daughter babble on in a mixture of French baby talk and the odd English word thrown in for good measure. Across the table, Amina giggled as Michael teased her about her pronunciation of the word “sheets” in English when she first arrived at their home all those years ago. Hervé looked on proudly, not entirely following the conversation but enjoying its levity and his wife’s tinkling laugh. Robert, tall and handsome, was making quite a show of carving the roast beef, carefully transferring the slices to the plates stacked in front of him and instructing his son Michael to pass them around the table.
Though the images of domestic harmony before me were undeniably charming, I realised it was more a feeling than the scene itself that made me feel so utterly satisfied. The warmth with which the Proctors had welcomed us into their home was remarkable, especially since their only real connection was with Amina.
Involuntarily, my thoughts turned to my own home life, and I blanched as I realised that though Jean-Louis and I could replicate the picture of the perfect family with ease, the warmth and care required to complete the package was just not there. Instead of warmth was oppression and in place of care was suspicion. Desperate to escape this realisation, I looked up and straight into the liquid brown eyes of Simon, who held my gaze for a long moment, a look of pain passing across his face before Michael caught his attention by saying “Here you go, Si, this one’s for Leïla. Extra mint sauce. Dad reckons it’ll help with her English.”
Simon smiled at his father before passing the plate to me “Leïla’s English needs no help, trust me.”
“How do you know, Michael?” asked Michael. “You only arrived a few hours ago and Leïla’s barely said a word since we sat down. Did you two have a secret English lesson we don’t know about this afternoon?”
“No, course not - “ started Simon, before I jumped in.
“I’m sorry, Michael, I apologise for being a bit quiet. I think I’m a bit tired but I was also just enjoying being still for a moment, after all our moving around the last few days. It feels really good to be here, enjoying some family time, even if I am an interloper.”
“Don’t be silly,” countered Robert, shooting Michael a disapproving look. “Michael just loves to tease his big brother. Don’t pay him any attention at all.”
“Yeah, sorry, Leïla, just teasing. Here, let me give you another one to make it up to you,” said Michael, offering me the dish of roast potatoes. “Before Simon scoffs them all,” he added, unable to resist a final dig.
I smiled weakly and tucked into my roast dinner relish, determined to rid myself of the intrusive thoughts plaguing me about my so-called perfect life back in Paris.