La Petite Histoire
If you've ever done a group lesson here at Lingua Franca, you've probably come into contact with La Petite Histoire*. A tale with the very humblest of beginnings, it winds up becoming a rollicking schlockbuster as you move up the levels and your French improves enough to handle the outrageous (some would say impossible) turns of events of the six young friends.
La Petite Histoire is currently only available to our students, however La Préquelle is for everyone’s enjoyment. Below, another instalment of this new series, Chapter 5 of the Intermediate Revision level.
*The Little Story | *The Prequel
Au final, on n’a pas parlé un seul mot de français ensemble. Après une promenade le long de la rivière, on s’est arrêté à un vrai pub anglais près de l’université.
Le soleil brillait, qui était assez rare, Simon m’a assuré, et nous avons profité du beau temps pour s’installer dans le jardin à une table en plein soleil.
“Tu n’as pas trop chaud, Leïla ?” Simon m’a demandé. “On peut changer de table si tu préfères.”
“Non, pas du tout, Simon, merci. J’ai l’habitude, après tout. Je vais chaque année au Maroc avec mon mari pour voir sa famille, donc la chaleur ne pose pas de problème chez moi. Mais c’est gentil de me demander, merci encore.”
“Alors, que fait ton mari aujourd’hui, Leïla, pendant que tu visites la bibliothèque ? Désolé, je ne connais pas son nom,” Simon a ajouté.
“C’est Jean-Louis,” j’ai répondu.
“Ah bon ?” Simon a dit. “Il n’a pas de nom arabe ?”
“Non, en fait, oui, désolée, il a un nom arabe, mais il a décidé de le changer quand il a immigré en France quand il était plus jeune.”
“Ah bon, je vois. Alors qu’est-ce qu’il fait aujourd’hui ? Il s’occupe des enfants ?”
“En fait je ne suis pas sûre, Simon. Il n’est pas avec moi ici en Angleterre. Il est resté à Paris car il doit travailler. Mais il s’occupe des jumelles, oui, c’est vrai.”
Simon avait l’air surpris de nouveau. “Alors j’imagine qu’il doit être bien occupé, non ? Deux jeunes enfants et un boulot, c’est pas donné, ça.”
Je ne pouvais pas supprimer mon prochain réflexe. “C’est plus facile que trois jeunes enfants, une maison, un mari et des études, je dois dire.” Le moment que les mots se sont échappés de ma bouche, je les regrettais.
Simon a réagi tout de suite. “Ah, pardon, Leïla. Bien sûr que tu travailles très dur toute l’année. je suis désolé. Même quand on est conscient, c’est vrai que le sexisme est difficile d’échapper.”
“Non, ça va, Simon. Moi, je suis désolée. Ma réaction est bien plus forte que nécessaire.”
“Du côté positif, Jean-Louis doit être assez moderne s’il te laisse venir ici en Angleterre, non ?”
“Me laisse venir ici, Simon ?” j’ai répondu, en colère pour de vrai maintenant. “Je ne suis pas son animal domestique. Il ne m’a pas laissé venir ici, il m’a encouragé, en fait, et je ne sais pas pourquoi ! Et en plus, il a dû demandé à sa mère de venir l’aider faire quelque chose que moi je fais toute seule tous les jours ! C’est exaspérant !” Et avec ça, j’ai éclaté en sanglots, là, au pub, au soleil avec un homme tellement gentil qui ne voulait pas me faire mal. Qui suis-je, effectivement !
In the end, we didn't speak a single word of French together. After a walk along the river, we stopped at a real English pub near the university.
The sun was shining, which was quite rare Simon assured me, and we took advantage of the beautiful weather to settle in the garden at a table in full sun.
"Do you feel too hot, Leïla?" Simon asked me. "We can change tables if you’d like."
"No, not at all, Simon, thank you. I'm used to it, after all. I go to Morocco every year with my husband to see his family, so the heat isn't an issue for me. But it's kind of you to ask, thank you again."
"So, what’s your husband doing today, Leïla, while you're visiting the library? Sorry, I don't know his name," Simon added.
"It's Jean-Louis," I replied.
"Oh really?" Simon said. "He doesn't have an Arabic name?"
"No, actually, yes, sorry, he has an Arabic name, but he decided to change it when he immigrated to France when he was younger."
"Oh, I see. So what’s he doing today? Taking care of the children?"
"In fact, I'm not sure, Simon. He's not with me here in England. He stayed in Paris because he has to work. But yes, he’s taking care of the twins, that's true."
Simon looked surprised again. "So I imagine he must be quite busy, then? Two young children and a job, that's a lot."
I couldn't suppress my next reflex. "It's easier than three young children, a house, a husband, and studies, I must say." The moment the words escaped my mouth, I regretted them.
Simon reacted immediately. "Oh, sorry, Leïla. Of course, you work very hard all year. I'm sorry. Even when you’re aware of it, sexism is still difficult to escape."
"No, it's okay, Simon. I'm sorry. My reaction was much stronger than necessary."
"On the positive side, Jean-Louis must be quite modern if he lets you come here to England, right?"
"Let me come here, Simon?" I replied, genuinely angry now. "I'm not his pet. He didn't let me come here; in fact, he encouraged me and I don’t know why. And furthermore, he had to ask his mother to come help him do something that I do all by myself every day! It's exasperating!" And with that, I burst into tears, there, in the pub, in the sun, with such a kind man who didn't mean to hurt me. Who am I, indeed?